"La vie fulgurante de Jean ZAY "

L’Humanité.
Article paru le 9 Octobre 2012
 

Pour sa quatrième saison des Figures d’humanité, les Amis de l’Humanité, en partenariat avec la Maison de la poésie, ont rendu hommage à Jean Zay, ministre du Front populaire assassiné en 1944 par des miliciens français.

 

Jean Zay (né en 1904, à Orléans), dont un lycée porte le nom, a été joliment honoré, samedi après-midi, à la Maison de la poésie (1). Député à vingt-sept ans, ministre à trente et un (nommé par Léon Blum), prisonnier politique à trente-six, assassiné à trente-neuf ans, cet homme a eu un itinéraire hors du commun.

Jean Zay n’est rien de moins que l’instigateur de la démocratisation du savoir et de la culture, du théâtre populaire pour tous, du CNRS, de la démocratisation des musées, de la défense d’un droit d’auteur, du Festival de Cannes (imaginé en 1938 !), de la Cinémathèque française, de l’école obligatoire jusqu’à quatorze ans, des classes découvertes en plein air, de la pédagogie moderne (un enseignement plus vivant), etc. Jean Zay était un ministre de l’Éducation visionnaire.

Son credo : « La République repose avant tout sur le civisme et l’intelligence des citoyens, c’est-à-dire sur leur éducation intellectuelle et morale (…). » Il est « contre les utopies révolutionnaires ». Pour lui, la politique est ce « mouvement par lequel l’humanité s’approfondit et devient en quelque sorte plus digne d’elle-même ».

Juif, franc-maçon, partisan de l’union des gauches et du soutien de l’Espagne républicaine, antifasciste et antinazi, ministre de l’Éducation, Jean Zay est très tôt considéré par la droite extrême (celle de Rebatet) comme l’homme à abattre. Le 20 juin 1944, il est éliminé dans des conditions abominables et honteuses. Après un simulacre de procès, il est dénudé et tué d’une balle dans le dos, puis jeté dans un puits, avant d’être grenadé pour qu’il ne reste rien de lui.

Comme l’a rappelé Charles Silvestre, Jean Zay est un personnage « jaurésien », au sens où ce grand républicain méconnu a donné sa vie à la lutte pour la paix et la justice sociale. Il prônait l’éducation et la culture pour tous.

Claude Guerre, directeur de la Maison de la poésie, qui jouait le rôle de modérateur, a présenté les deux filles de Jean Zay, Hélène Mouchard-Zay et Catherine Martin-Zay, qui ont lu des textes de leur père. L’acteur, dramaturge, Jean-Paul Wenzel (cocréateur des Fédérés, d’un théâtre populaire, à Hérisson et à Montluçon, dans les années 1970), a relaté son expérience. Puis, Emmanuel Laurentin (producteur de la Fabrique de l’histoire, à France Culture), et Antoine Prost, historien, ont débattu.

Ce dernier, auteur de livres sur Jean Zay (entre autres), a emporté l’adhésion du public par son humour (il envisage de titrer son nouvel ouvrage: De Jean Zay à Claude Allègre, son exact contraire…). Sans céder au culte du héros, il préfère évoquer un « homme de bien », à « l’intelligence prodigieuse (…) Pas plus que Jean Moulin, il n’était un héros mais un juste. Un résistant inconnu… Il faudrait créer la tombe du résistant inconnu », conclut-il.

 

(1) Charles Silvestre et Ernest Pignon-Ernest ont annoncé que Bernard Lubat sera le prochain invité en novembre. Puis, en décembre, Edmonde Charles-Roux, présidente d’honneur des Amis de l’Humanité, dialoguera avec l’acteur Philippe Caubère, à propos de son spectacle Marsiho (Marseille et sa relation avec l’écrivain André Suares…), qui fut donné en off au dernier Festival d’Avignon.

Guillaume Chérel

Invitation ASSEMBLEE GENERALE 23/01 - Film Raymond Aubrac

Nous avons le plaisir de vous convier à une double réunion qui aura lieu le mercredi  23 janvier 2013  à la Salle des Mariages à la Mairie de 13790-ROUSSET (place Paul Borde). Retenez déjà la date :
 
1°) Pour honorer ce grand Résistant disparu le 10 avril 2012, une projection publique du filmRaymond Aubrac, les années de guerre de Pascal CONVERT, aura lieu en présence de Robert MENCHERINI, professeur d’université honoraire en histoire contemporaine, à 17h très précises ,
 
film documentaire de 103 mn produit par Les Films d’Ici en coproduction  avec l’INA et Novanima avec la participation de FRANCE TELEVISIONS et Planète, réalisé par Pascal Convert et Fabien Béziat.
           Entrée libre: invitez vos amis et voisins.
 
2°) L'Assemblée générale annuelle réservée aux seuls membres actifs à jour de cotisation,  et aux Membres d'Honneur, aura lieu le même jour
 
mercredi 23 janvier 2013 à 19 h à la Salle des Mariages à la Mairie de ROUSSET 
Ordre du jour : 1- Rapport d'activité
                         2- Rapport financier
                         3- Vote sur ces rapports
                         4- Renouvellement de 3 membres élus au CA
                         5 -Divers  
 
Cette AG sera suivie d'un verre de l'amitié.
 
Nous remercions Monsieur Jean-Louis CANAL, maire de Rousset, de nous accueillir dans l’Hôtel de Ville de Rousset et d’avoir proposé au Conseil Général le nom de “Collège Jean  ZAY” pour ce collège. Nous remercions également l’INA de nous avoir procuré la copie de ce film.

“Comment parler de la Résistance aux enfants ?”

L’Association des amis du musée de la Résistance nationale
dont fait partie notre
 
Association des amis du Musée de la Résistance en ligne en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1940-1945 http://www.museedelaresistanceenligne.org/
 
vous propose le livre:
 
“Comment parler de la Résistance aux enfants ?”
 
 
Evelyne Brossard (Auteur), Guy Krivopissko (Auteur) - Document jeunesse (broché). Paru en 11/2012
 
En redonnant toute son importance à cette période fondamentale de notre histoire, ce livre propose aux parents et aux enseignants de transmettre aux plus jeunes les valeurs qui ont fondé notre société et qui doivent être préservées encore aujourd’hui.
 
Si la résistance est enseignée à l’école et reste présente dans notre quotidien - nom de rue, d’institutions, monuments commémoratifs, fêtes nationales -, les formes et le sens de ce combat restent trop peu connus des enfants et des adolescents.
 
Une première partie permet de comprendre comment, durant la Seconde Guerre mondiale, des résistances naquit la Résistance. Puis, 30 fiches richement illustrées et fondées sur des questions d’enfants de 5 à 15 ans reviennent sur le contexte, les manières de résister, les risques encourus par ces combattants de l’ombre, le sens qu’ils ont donné à leur action et l’héritage qu’ils ont laissé à leur pays.
 
La découverte de cette époque devient, pour les enfants, une véritable école de la citoyenneté ! Si ce livre leur raconte un moment du passé, il les sensibilise surtout aux enjeux d’aujourd’hui car les principes défendus par les résistants - l’attachement à la démocratie, à la République, à la patrie, le respect des Droits de l’Homme, la liberté - restent des préoccupations plus que jamais d’actualité.
 
Niveau : Ecole - Primaire
Support : Ouvrage
Référence : 00026651
Prix : 17,50 €
ISBN/ISSN : 9782360800551

Bientôt à Marseille : création théâtrale sur Jean ZAY

Bientôt en région PACA,
 
à Cannes le 17/1/2014,
 
aux Pennes-Mirabeau ... et
 
à Marseille au Théâtre Toursky le 17 octobre 2013
 
 
De l’oeuvre autobiographique de Jean Zay à la création théâtrale…
 

« Il est demeuré de Jean, pour les hommes et les femmes de ma génération, et surtout pour ceux qui l’ont approché, connu et admiré, une image exceptionnelle de lumière, d’intelligence et d’humanité…
Ceux qui l’ont assassiné ont porté un coup non seulement à ceux qui l’ont aimé, mais au pays tout entier. »

Pierre Mendès-France

Intentions de Raymond Vinciguerra

Créer une pièce de théâtre inspirée de la vie et de l’oeuvre littéraire et politique de Jean Zay permet de réhabiliter la mémoire d’un personnage historique humaniste, quasiment effacé aujourd’hui de l’histoire collective, qui incarne la résistance pacifique face à un régime d’oppression. Ce regard sur le passé est une nécessaire vigilance face à une certaine anesthésie des consciences.

Montrer l’injustice qui a touché un homme, interroger notre société actuelle et en faire résonner les dangers pour éviter que l’histoire ne bégaie... Le devoir de mémoire : se souvenir pour ne pas reproduire… Malgré la fin tragique de la vie du personnage, la soif de liberté de Jean Zay reste éperdue ; sa confiance dans l’humain, qu’il ne cesse de ressentir même dans les moments les plus difficiles de son incarcération, réveille une véritable conscience de soi et des autres.

Jean Zay ne sera pas le seul personnage de la pièce. Nous y croiserons différents parcours troubles : l’homme de Vichy (ancien de « la cagoule », pétainiste et collaborateur, industriel avisé), un jeune milicien et sa lente progression vers un extrémisme radical, un gardien de prison (ancien de 14, entre suivisme et doutes), enfin, une jeune femme d’aujourd’hui qui interroge la mémoire de ces temps complexes aux plaies pas toujours refermées… Il s’agira de toucher à la fois la conscience collective et individuelle de chacun.

De l’oeuvre autobiographique de Jean Zay à la création théâtrale…

Cette pièce de théâtre se dessine comme une mise en fiction des années d’emprisonnement de Jean Zay, jusqu’à son assassinat.

Écrit à deux mains, le texte croise le regard documentaire du journaliste Jean-Manuel Bertrand et celui, artistique, du dramaturge et metteur en scène Raymond Vinciguerra.

Le projet est porté, depuis son écriture, par la Compagnie Tetra Art (Marseille).

Dès 1990, Jean-Manuel Bertrand, journaliste à France 3 Provence-Alpes, s’attache à enquêter sur la période de l’occupation et notamment l’organisation de la déportation juive depuis la France. C’est en 2009, lors d’un reportage sur la création de La Chute de Camus, créée par Raymond Vinciguerra au théâtre du Gyptis à Marseille, que les deux hommes se rencontrent.

La question de l’humain, tout comme celle de l’histoire, est au centre du travail de Raymond Vinciguerra, et lorsque le journaliste lui évoque son envie d’écrire sur Jean Zay, le théâtre apparaît comme le meilleur choix artistique pour transcender cette tragédie et interroger la conscience des spectateurs.

Entre fiction et témoignage historique, la pièce s’élabore à partir de Souvenirs et Solitude, l’oeuvre littéraire de Jean Zay, et notamment des lettres qu’il écrit en détention et qu’il cache dans le landau de ses filles lors des visites que lui rend sa femme...

Nous vous tiendrons au courant des manifestations prévues à l’occasion de ces représentations.

 

 

La promotion 2012 de l'ENA a été choisie “promotion Jean ZAY”

Le 15 janvier 2011, les élèves de l’Ecole Nationale d’Administration avaient choisi leur nom de promotion Marie Curie.

En 2012: la promotion 2012-2013 de l'École nationale d'administration (ENA) a choisi de lui rendre hommage en se baptisant « promotion Jean Zay »

Ils ont souhaité rendre hommage à une résistant de la première heure, homme de courage et de convictions. Il a poursuivi l’idéal d’une école républicaine et a payé de sa vie son engagement au service de la France.

Voir sa bibliographie ci-dessous (PDF): Le parcours fulgurant d’un humaniste / Ministre de l’éducation nationale / Projets d’Ecole Nationale d’Administration / Sacrifié par Vichy 

 

121228_ENA_Bibliographie_jeanzay_lb_2012

Biographie de Jean ZAY publiée par l'ENA à l'occasion de la "promotion Jean ZAY" de 2012.